Soleil, dépaysement, divertissement, repos . . . et ennuis digestifs! Une ombre au tableau dont se passeraient bien les millions de voyageurs touchés chaque année par la “turista”. Ce terme générique regroupe toutes sortes de diarrhées susceptibles d’accompagner les tribulations de nos joyeux touristes. Alors, faut-il arrêter de voyager? Pas si sûr . . .
Il y a indubitablement un gradient nord-sud dans la prévalence de cette affection: 40 % en Afrique subsaharienne, Asie tropicale et Amérique du Sud, 10 % dans le bassin méditerranéen et 2 % dans les pays industrialisés, avec des causes très variées, bactériennes, virales ou parasitaires. Dans quelques cas, il peut s’agir du stress ou tout simplement du changement d’alimentation. Les premiers symptômes apparaissent en début de séjour et varient évidemment selon la cause (diarrhées, vomissements), de quelques jours à plusieurs semaines avec des prises en charge thérapeutiques différentes.
Depuis la mise en lumière des probiotiques, de nombreuses études ont permis de souligner les propriétés particulières de certains d’entre eux: c’est le cas du Saccharomyces boulardii. Cette levure, découverte il y a bientôt 100 ans, produit des petites protéines à effets anti-toxines vis-à-vis de certains agents responsables de diarrhées (Clostridium difficile, Vibrio cholerae). Elle est capable, en outre, de renforcer la jonction entre les entérocytes (cellules de l’intestin) et de capter certains germes (Escherichia coli) en les faisant adhérer à sa surface. Elle limite également la colonisation de l’intestin par des champignons comme Candida albicans. Elle a montré une efficacité comparable chez l’adulte et l’enfant, tant dans la durée de la diarrhée que dans le nombre de selles émises. Elle peut être utilisée par toute la famille, du nourrisson au senior. La prise de 250 mg par jour est recommandée à titre préventif; puis, pendant le voyage, le premier jour on doublera la posologie si une diarrhée apparaît. Dans ce cas, une réhydratation s’impose notamment dans les pays chauds et chez les sujets à risque comme les enfants ou les personnes âgées. Une consultation est nécessaire en cas de persistance de la diarrhée au-delà d’une semaine (10 % des cas).
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